Article du Télégramme
Mon portrait était dans le Télégramme en mai dernier. Vous pouvez retrouver son contenu ci-dessous :
À Arzon, Hugo Lauras a de grandes ambitions pour la mini-transat.
Dans le monde de la course au large, Le Crouesty n’est pas Port-la-Forêt ni Lorient. Mais des skippers en ont fait leur port d’attache. Hugo Lauras, dernier arrivé, portera les couleurs de la Presqu’île de Rhuys sur la mini-transat 2021.
1 Le goût du vent dès l’enfance
Hugo Lauras a 28 ans, mais dans la voile de haut niveau c’est presque un vieux de la vieille. Dès ses 15 ans, il fait le choix du sport étude à Brest. Comment un jeune parisien s’est-il retrouvé sur le plan d’eau des Ti-Zef ? « Mes parents se sont rencontrés alors qu’ils étaient stagiaires sur un voilier », raconte Hugo Lauras. Tous les mois de juillet de son enfance, il les passait sur l’eau. Puis, entre les étés, il se frotte à la compétition sur les plans d’eau d’Île-de-France. « Quand j’avais 12-13 ans, un mono m’a dit que je pourrais aller plus loin. Ça m’a trotté dans la tête ». Jusqu’à sauter le pas et intégrer le pôle de Brest, où vivait sa grand-mère.
2 L’appel du large à 25 ans
Pendant ses années lycée, Hugo Lauras brille avec Étienne L’Her. « On était les boss du 420 », sourit-il. Le duo enchaîne les championnats d’Europe et du monde, navigue en Argentine, au Portugal ou en Israël. Avant de passer au 470. Toujours à chercher la performance entre trois bouées. L’envie de large vient plus tard, en épaulant un copain d’école d’ingénieur, Kevin Bloch, dans sa recherche de bateau pour la mini-transat 6.50. « Mon envie, c’est découvrir une nouvelle discipline et performer en solitaire », explique le régatier. « J’ai découvert plein de trucs : la météo, relier la mer et les cartes, régler le bateau et surtout le skipper pour boire, manger, dormir. Comme la voile olympique, c’est physique, mais c’est surtout de l’endurance psychologique ».
3 Le choix des études…
On peut s’étonner que ce compétiteur dans l’âme n’ait pas gardé le cap en 470 jusqu’à une Olympiade. « Il faut au moins cinq ans avant d’avoir le niveau. J’ai choisi de me concentrer sur mes études supérieures. » Car là aussi, le garçon est allé loin. Après math sup et math spé, il entre à l’ENSTA Bretagne, grande école d’ingénieurs pour l’innovation dans le secteur maritime, la défense et les entreprises de haute technologie. Sans surprise, il est… architecte naval. « Mais pas obligatoirement dans la voile », précise-t-il. Depuis décembre 2020, il a rejoint à Arzon l’équipe de Naviwatt, spécialiste des bateaux à propulsion électrique.
4… Et de la mini-transat
S’il n’avait plus de projet de voile, Hugo Lauras s’ennuierait. Mais s’il était professionnel des pontons : il s’ennuierait aussi. Après avoir régaté en voile étudiante, il a donc fait un prêt pour acheter « Mini-Explorer », le Pogo « pointu » (étrave étroite) n° 512 construit par Bruno Peyron, avec lequel le costarmoricain Thomas Guichard a fait deux mini-transats. « Ça m’intéresse de me comparer aux autres, sur des bateaux similaires ». Dès 2018, il avait bouclé les régates et les milles qualificatifs pour participer à l’édition 2019… mais il a trouvé un boulot et pas de sponsor. Alors il s’est laissé du temps. Reste encore à trouver 15 000 €, mais il est prêt pour partir le 26 septembre des Sables-d’Olonne. Avec de l’innovation à bord : sa grand-voile gonflable.
5 La presqu’île de Rhuys au cœur
Depuis qu’il travaille chez Naviwatt, Hugo Lauras habite à Arzon et « mini-Explorer » est sur le terre-plein de la capitainerie du Crouesty quand il n’est pas en régate ou en entraînement.
Son skipper a pris sa licence au Yacht-Club du Crouesty Arzon. « Ce sera top de représenter la presqu’île », avoue le jeune ingénieur. La compagnie Le Passeur des Îles fait déjà partie de l’équipe. « Le sponsoring pour moi, c’est plus qu’un autocollant, c’est une relation avec une entreprise, amener des gens sur l’eau, me sentir accompagné. » Partager le « booste » et il ne manque pas d’ambition : Hugo veut être le premier des « Pointus » en novembre à la Guadeloupe.